De la voix à la rencontre : l'enquête Flash vue par Martial Massamba
- Emmanuelle Hau
- 31 oct.
- 2 min de lecture

L’enquête Flash est une enquête semestrielle à l’initiative d’Interlogement93, dont l’objectif est de mieux comprendre les besoins des personnes en situation de précarité et le non-recours au 115. Réalisée au sein des accueils de jour par les travailleuses et travailleurs du social, le 115 de Seine-Saint-Denis mobilise ponctuellement les écoutant·e·s pour leur prêter main-forte. C’est dans ce contexte que Martial Massamba, écoutant du 115, a participé à la dernière édition de l’enquête Flash à l’accueil de jour « La Boutique Solidarité » porté par le groupement Abri. Il partage son expérience. |
Pour commencer, peux-tu te présenter et nous parler de ton métier ? Martial : Je suis écoutant au 115-93 depuis 2022, et ce métier me plaît beaucoup. J’ai fait des études de psychologie et j’ai travaillé un an en CHU auprès de réfugié·e·s et d’hébergé·e·s, notamment dans la gestion de conflits. Cette expérience m’a permis de m’imprégner du travail social, et aujourd’hui, en étant au contact des gens via le téléphone, je le fais à distance. |
Qu’est-ce qui t’a motivé à participer à la réalisation de l’enquête Flash ? Martial : J’avais déjà participé à une première enquête l’année dernière, à Ikambere, une structure qui accompagne des femmes vivant avec une maladie chronique et les populations défavorisées. J’étais avec une collègue et ça s’était très bien passé. Ce qui m’intéresse dans cette mission, c’est d’être au plus près des usager.ères, de comprendre leurs difficultés, de les inviter à partager leur vécu et, quand je le peux, de leur apporter des solutions. |
Comment s’est passée cette deuxième expérience ? Martial : Très bien. J’étais à la Boutique Solidarité de Gagny. J’ai été très bien accueilli et j’ai rencontré une population très diverse : des personnes sans papiers à la recherche d’un emploi, des familles avec des papiers et en logement qui viennent pour de l’alimentation, mais aussi des professionnel·le·s du social. |
Qu’en retiens-tu ? Martial : Le fait d’être présent physiquement avec la personne apporte un vrai plus. Je pense, par exemple, que cela a été déterminant lorsqu’une personne que j’ai rencontrée a refusé de me parler : j’ai pu lui expliquer la mission du 115 et lui dire que nous faisons le maximum pour trouver des solutions, malgré la saturation du dispositif. Cette conversation lui a permis de comprendre notre positionnement. J’ai aussi rencontré un monsieur d'environ 47 ans, qui a perdu son emploi et dort dans la rue. Cela m'a beaucoup ému, et j’ai eu un sentiment d’injustice pour ces gens que l’État n’arrive pas à aider. J’ai également apprécié découvrir un nouveau lieu, la Boutique Solidarité de l’association Abri, et je sais désormais qu’elle dispose de dortoirs et d’un petit CHU. Je pense que cette visite m’aidera dans ma mission d’écoute et d’orientation. |
As-tu quelque chose à ajouter ? Martial : Je voudrais encourager mes collègues à participer à l’enquête Flash, car la rencontre avec les personnes dans les accueils de jour donne une toute autre dimension à l’échange. C’est très enrichissant : cela ramène du concret à notre métier. |




